Bien préparer votre retraite

La retraite rime souvent avec perte de revenus. Et pourtant, c’est le moment où vous aurez du temps libre pour vous faire plaisir ou aider vos proches. C’est pourquoi il est important de l'anticiper et de la préparer dans les meilleures conditions.
Pourquoi et comment préparer votre retraite ?
Lors de votre départ en retraite, si vous ne faites rien, vos revenus vont diminuer d’environ 50 %. De plus, certaines pensions de retraite sont faiblement revalorisées (par rapport à l’inflation), cela signifie qu’en cas de hausse des prix, elles n’augmentent pas autant. Par conséquent, vous perdez en pouvoir d’achat. Ainsi, pour faire face à l’érosion de votre pouvoir d’achat, il faut anticiper et préparer au plus tôt votre complément de revenus pour la retraite.
Plus vous commencez tôt, moins vous aurez d’effort d’épargne à faire !
La préparation de votre retraite dépend de votre âge, de votre budget et de vos objectifs. Outre les systèmes de retraite complémentaires facultatifs, il existe multitude d’options pour préparer sa retraite. Nous allons vous aider à voir plus clair parmi ces différentes solutions.
Cerise sur le gâteau, certains dispositifs ou certaines stratégies vous permettent également de réduire votre impôt sur le revenu, ou de transmettre votre patrimoine dans de bonnes conditions juridiques et fiscales.
L’immobilier locatif
L’acquisition d’un bien immobilier en vue de le mettre en location vous permettra à la fois de percevoir des revenus complémentaires, mais également de vous constituer un patrimoine. Vous pouvez recourir à l’emprunt pour acquérir votre logement ce qui vous permettra de conserver votre épargne intacte. Les loyers serviront à rembourser l’emprunt, vous ne disposerez donc de revenus complémentaires qu’au terme du prêt.
Fiscalement, les loyers diminués soit des charges déductibles (travaux, intérêts d’emprunts, assurance, taxe foncière, amortissement si location meublée…) au régime réel, soit d’un abattement au régime micro, seront taxés à l’impôt sur le revenu et aux prélèvements sociaux. Attention, ces biens seront pris en compte pour le calcul de l’impôt sur la fortune immobilière (IFI).
Vous pouvez aussi acheter des parts de SCPI (Société Civile de Placement Immobilier). Vous devenez ainsi actionnaire d’une société qui achète des immeubles pour les louer (logements, bureaux, locaux commerciaux…). Ce placement a l’avantage de mutualiser les risques locatifs, car vous devenez propriétaire d’une partie de la société qui est elle-même propriétaire de nombreux biens immobiliers.
Fiscalement, vous serez traité de la même manière qu’avec un immeuble dont vous êtes directement propriétaire, que loué vide (sans meuble).
L’immobilier défiscalisant
Ce type d’opération vous permet en premier lieu de vous constituer un patrimoine immobilier et de réduire votre imposition. Il existe plusieurs dispositifs qui ont été créés en fonction des objectifs poursuivis par le gouvernement.
En investissant dans l’ancien avec travaux dans des communes où les habitations ont besoin d’être réhabilitées, vous avez accès au dispositif « Pinel Denormandie » qui permet d’obtenir une réduction d’impôt étalée sur plusieurs années pour un montant pouvant aller jusqu’à 21 % du prix d’acquisition de votre bien.
En contrepartie, certaines contraintes doivent être respectées concernant les normes de consommation énergétique des bâtiments, les ressources du locataire, le montant du loyer…
Attention, la réduction d’impôt est soumise au plafonnement global des niches fiscales* de 10 000 € par an.
*Plafonnement global des niches fiscales : mécanisme permettant de limiter le montant des avantages fiscaux à 10 000 € par an. Si le montant des avantages fiscaux obtenus sur une année dépasse ce plafond, ils sont perdus. La plupart des réductions et crédits d’impôt sont pris en compte, mais certains dispositifs ne sont pas soumis à ce plafonnement.
Une société patrimoniale soumise à l’Impôt sur les Sociétés (IS)
Acquérir des biens qui procurent des revenus par le biais d’une société soumise à l’IS vous permet d’optimiser la fiscalité de ces revenus, tout en vous constituant un patrimoine dont la gestion et la transmission seront facilitées.
Concrètement, vous créez une société qui détiendra des biens immobiliers (immeuble ou parts de SCPI) ou des biens financiers générant des revenus qui « capitaliseront » (c’est-à-dire qui créeront eux-mêmes d’autres revenus). La société sera imposée sur les revenus perçus à l’impôt sur les sociétés au taux de 15 % jusqu’à 42 500 € de résultat et 25 % au-delà. En tant qu’associé, vous ne serez imposé que si vous percevez l’argent, c’est-à-dire qu’en cas de distribution de dividendes.
Pour financer l’acquisition des biens par la société, il existe plusieurs moyens :
- Un emprunt bancaire souscrit par la société elle-même
- Un apport en compte-courant d’associé : vous prêtez de l’argent à la société. Dans ce cas, si vous en demandez le remboursement, vous obtiendrez des revenus complémentaires non imposables.
En contrepartie de tous ces avantages, vous devrez tenir une comptabilité. Les honoraires que vous verserez à votre expert-comptable seront déductibles du résultat (imposable) de la société.
Le plan d’épargne retraite (PER)
Les versements réalisés sur un plan d’épargne retraite sont déductibles de vos revenus dans une certaine limite, ce qui vous permet de réduire votre imposition, tout en préparant votre retraite.
La souscription d’un PER (Plan Epargne Retraite) est possible par tous. C’est un produit d’épargne à long terme qui vous permet d’obtenir un revenu complémentaire à la retraite. En principe, il ne peut être débloqué qu’au moment de votre départ à la retraite. Vous percevrez alors soit un capital, soit une rente. Il existe toutefois des cas exceptionnels de déblocage anticipé (décès du conjoint ou du partenaire de PACS, invalidité, expiration des droits à chômage, acquisition de la résidence principale…) vous permettant ainsi de récupérer votre capital avant votre départ à la retraite.
L’assurance-vie ou le Plan Epargne en Actions (PEA)
L’assurance-vie est l’outil idéal pour épargner à votre rythme en vue de préparer votre retraite. De plus, cela vous permet également d’optimiser la transmission de votre patrimoine en cas de décès.
En proposant de larges supports d’investissements, un contrat d’assurance-vie est adéquat pour valoriser un capital selon votre profil d’investisseur (allant de sécuritaire à dynamique), et d’en retirer des revenus complémentaires pour votre retraite (en effectuant des rachats) dans un cadre fiscal avantageux.
Contrairement à certains dispositifs d’épargne retraite, les sommes investies sur votre contrat d’assurance-vie sont disponibles à tout moment. En cas de besoin, vous pourrez donc retirer votre épargne, voire demander des avances (une avance est en quelque sorte un crédit que l’assureur vous consent). Fiscalement, les intérêts générés par votre contrat ne seront fiscalisés qu’en cas de retrait. Toutefois, il est à noter que lorsque le contrat a plus de 8 ans, la fiscalité en cas de rachat est avantageuse (avec l’application d’un abattement sur les intérêts de 4 600 € pour une personne seule ou 9 200 € pour un couple). Il convient donc d’ouvrir un contrat au plus tôt même si vous ne comptez pas effectuer de versements importants dans l’immédiat afin de prendre date.
Si vous avez déjà un contrat d’assurance-vie, il peut être pertinent d’en ouvrir un nouveau pour répondre à votre objectif de revenus complémentaires et garder votre ancien contrat pour privilégier la transmission à vos proches (surtout si vous avez versé les fonds sur votre contrat avant votre 70ᵉ anniversaire).
Le PEA est un produit d’épargne permettant de vous constituer et de gérer un portefeuille d’actions dans un cadre fiscal privilégié.
Selon la nature des supports d’investissements et leur évolution sur les marchés financiers, la valeur du plan fluctue à la hausse ou à la baisse. Ainsi, contrairement aux formules d’épargne « classiques », le PEA n’offre donc pas de rendement garanti. C’est un placement risqué, mais qui offre des opportunités de rendement élevé.
Il convient d’être prudent en limitant la part de votre patrimoine investie et en diversifiant les actions dans lesquelles vous investissez. De plus, nous vous conseillons d’arbitrer votre épargne vers des supports sécurisés au fur et à mesure que vous rapprochez de la date de votre départ en retraite.
La création de richesse n’est pas instantanée, c’est pourquoi nous vous conseillons de mettre en place très tôt des stratégies sur le long terme pour préparer efficacement votre retraite. En effet, si vous avez conscience des « lacunes » des régimes obligatoires concernant la retraite, la préparer le plus tôt possible vous permettra d’obtenir, le moment venu, des revenus correspondant à vos besoins.
Certains grands principes doivent être appliqués comme la diversification de vos biens (immobiliers, financiers…), la sécurisation de vos avoirs (plus ou moins risqué en fonction de votre horizon de placement…), l’optimisation de votre fiscalité, ainsi que les modes de détention de vos biens…
Quelle que soit la stratégie envisagée, il est préférable de vous rapprocher de votre conseiller habituel afin de vérifier si celle-ci est adaptée à vos besoins, vos contraintes et vos objectifs ainsi que votre situation personnelle.
L’anticipation est la clef de la réussite !
Plus tôt vous commencez à préparer votre retraite en réalisant des investissements, mieux ce sera.
Sécurisez vos avoirs au fur et à mesure que vous approchez l’âge de la retraite.
Vous pouvez vous permettre de prendre des « risques » tant que votre horizon de placement est lointain. Toutefois, plus vous vous en approchez, plus vous devez réduire votre exposition au risque.